Trois étudiants remportent les bourses étudiantes du Prix international de l’IRAC
OTTAWA, le 24 février 2022 – La Fondation de l’IRAC et l’Institut royal d’architecture du Canada (IRAC) ont le plaisir d’annoncer les trois lauréats des bourses étudiantes du Prix international de l’IRAC.
Il s’agit de :
- Lewis Canning – Université Dalhousie
- Fabio Lima – Université de Montréal
- Jesse Martyn – Université de la Colombie-Britannique
Ils remportent chacun une bourse d’études de 5 000 $, de la Fondation de l’IRAC, pour la rédaction d’un court essai expliquant comment une oeuvre d’architecture peut être transformatrice.
Le jury a également décerné trois certificats de mérite aux étudiants suivants :
Jerry Chow – Université Carleton
Jasmine McRorie – Université de Waterloo
Saba Mirhosseini – Université du Manitoba
Les bourses étudiantes du Prix international de l’IRAC sont remises en marge du Prix international de l’IRAC. Le lauréat du Prix international de l’IRAC, qui sera choisi parmi les trois projets finalistes situés à Montréal, Winnipeg et Edmonton, sera annoncé dans le cadre de la présentation virtuelle de la Célébration des prix de l’IRAC, en juin 2022.
L’IRAC a reçu 75 candidatures admissibles, en anglais et en français, d’étudiants actuellement inscrits ou récemment diplômés des 12 écoles d’architecture agréées du Canada et d’étudiants du Centre d’architecture de l’IRAC à l’Université Athabasca et du Programme Syllabus de l’IRAC.
La présidente du jury, Lise Landrum, a bien exprimé les sentiments de toutes les personnes qui ont participé à cet exercice : « L’excellence des nombreux essais sur le potentiel transformateur de l’architecture a rendu la tâche du jury à la fois difficile et gratifiante. Tous les textes ont communiqué des visions et des convictions éloquentes, parfois avec certaines nuances et allusions poétiques, parfois avec zèle et courage. Tous ont exprimé un immense espoir et un sens urgent de la responsabilité. Il est encourageant de voir autant de professionnels émergents se soucier avec une telle ardeur des impacts de l’architecture sur la société et la planète. Collectivement, les 75 candidatures reçues représentent une force diversifiée et puissante, porteuse de changement pour l’avenir de l’architecture. »
Le texte de Lewis Canning, intitulé « Architecture transformatrice ou de soutien : Les arguments en faveur de l’économie en architecture » dénonce les solutions d’aménagement rapides et sans consultation qui ont souvent pour conséquence de perturber et de détruire les quartiers de populations marginalisées. Pour résister à cette tendance, l’auteur invite les architectes à considérer les facteurs économiques non pas comme des obstacles, mais comme un outil de conception pour renforcer les petites économies de marché, autonomiser les collectivités locales, réduire les inégalités et favoriser la résilience culturelle.
Comme il l’écrit : « Il est temps que les architectes cessent de chercher à être transformateurs … Ils devraient plutôt se demander comment leurs conceptions peuvent soutenir culturellement et économiquement leurs communautés dans le présent et pour les générations futures. »
Commentaire du jury : Opportun et critique. Ce texte exprime bien le conflit actuel en architecture entre le faux espoir que l’architecture à elle seule peut transformer les collectivités et le pouvoir du capitalisme axé sur la finance. Il met en évidence la nécessité de relever de manière holistique les défis économiques des collectivités locales – qu’il s’agisse du côté nord de False Creek, à Vancouver, ou de n’importe quelle ville canadienne.
Fabio Lima, dans son texte intitulé « Espaces latéraux », offre un portrait touchant de la communauté portugaise de Montréal dans les années 1960 et 1970. Contrairement aux mégastructures de la ville, comme l’Expo 67 et le métro, « Espaces latéraux » montre le potentiel transformateur de bâtiments modestes pour créer une « architecture de rassemblement » réelle. Centré sur la Missão Santa Cruz de Montréal, ce texte plein de compassion met en lumière les luttes épiques auxquelles sont confrontées les populations déplacées à la recherche d’une expression spatiale dans leurs nouvelles villes.
Comme il l’écrit : « L’architecture devient dès lors le véhicule d’une autodétermination… À l’image des bonnes histoires partagées autour d’un feu, l’architecture comme espace fédérateur devient garante de la préservation des récits en marge de la courbe narrative dominante. »
Commentaire du jury : D’une grande douceur et convaincant. Ce texte poétique sur la culture portugaise de Montréal exprime une sensibilité sincère sur l’invisibilité culturelle et spatiale et sur le pouvoir d’une architecture modeste de rassembler les gens. Sa provocation : la bonne architecture est activée par une collectivité!
Dans son texte intitulé « Dans la continuité de Thinkbelt… », Jesse Martyn présente un plaidoyer enthousiaste en faveur d’une architecture « anticipative » étonnante – qui peut se présenter dans de petits emballages. Avec un montage de réflexions personnelles, d’anecdotes historiques, de références cinématographiques et de pratiques architecturales canadiennes rebelles, il oppose le fordisme des chaînes de montage à la spéculation dictée par les manifestes. Le texte révèle le potentiel de l’architecture imaginative pour repousser les limites, accepter les tensions et provoquer le changement.
Comme il l’écrit, « Les architectes façonnent la société par leurs bâtiments et leurs idées spéculatives …Parfois, la conviction de perturber une industrie notoirement résistante au changement peut être suffisamment puissante pour provoquer une transformation. »
Commentaire du jury : Suscite la réflexion, dynamique et ambitieux. Cet essai se distingue par l’étendue de son sujet et par sa présentation graphique unique et engageante. La lecture du texte est en soi une expérience transformatrice.
Certificats de mérite:
Composé sous forme de lettre à un vieil ami, le texte de Jerry Chow, « Cher bâtiment 22, » offre une réflexion intelligente et judicieuse sur le bâtiment abritant l’école d’architecture qui a eu un impact vraiment important sur lui, malgré toutes ses imperfections, alors qu’il étudiait à l’Université Carleton.
Il écrit; « Bâtiment 22… je pense que tu as changé ma vie. Et pas seulement la mienne, mais aussi celle de nombreux autres anciens et futurs étudiants… toi aussi tu es une oeuvre d’architecture imparfaite, mais c’est peut-être pour cela que tu as laissé une marque aussi indélébile dans ma vie. »
Commentaire du jury : Créatif et personnel, le texte évoque poétiquement l’autransformation d’un étudiant en architecture ainsi que l’effet transformateur de l’architecture.
Dans son essai intitulé « Mon quartier est normal », Jasmine McRorie raconte l’histoire du bâtiment de 120 ans qui a abrité l’école normale à London, en Ontario et parle de la ténacité de la communauté qui s’est fortement impliquée pour préserver son patrimoine et la belle vie normale favorisée par son architecture.
Comme elle l’écrit : « Ce vieux bâtiment abandonné s’est transformé en un espace communautaire parce que le quartier ne l’a jamais abandonné. Ce n’est pas un miracle unique, de nombreuses communautés ont commencé à se réapproprier leur histoire … Après tout, ma communauté est simplement comme toutes les autres. Mon quartier est normal. »
Commentaire du jury : Bien écrit et bien documenté, le texte plonge le lecteur dans un puissant portrait de ce que peut obtenir une communauté qui se mobilise dans un même objectif.
Avec une analyse verbale et visuelle convaincante, Saba Mirhosseini, dans son essai intitulé « Architecture transformatrice », trace la longue histoire de flux et de stabilité le long du « cosmos fluide » de la rue Lalehzar à Téhéran.
Elle écrit : « Le point le plus vital de la ville peut devenir le coeur battant de la ville… Pour moi, la rue Lalehzar à Téhéran, en Iran, est exemplaire… chaque adresse de cette rue a raconté une nouvelle histoire en dialogue avec le temps. »
Commentaire du jury : Texte éloquent et bien illustré! L’auteure révèle que le temps et le contexte sociopolitique sont des agents cruciaux de la transformation et célèbre la codépendance du changement et de la persistance.
Les membres du jury étaient:
Au sujet de la Fondation de l’IRAC
La Fondation de l’IRAC est déterminée à promouvoir l’excellence et à mieux faire connaître l’architecture canadienne en appuyant des programmes qui permettront à l’architecture de se tailler une place de choix dans la société canadienne; de favoriser l’excellence en architecture; et de renforcer la profession d’architecte dans tout le Canada. Les objectifs de la Fondation sont de promouvoir les débats publics sur les questions d’architecture ayant une incidence sur la société; soutenir les chercheurs dans leurs travaux de pointe ayant trait à la collectivité et à l’environnement bâti; et de soutenir les étudiants et les stagiaires dans leurs programmes en architecture.
Pour un supplément d’information :
Katie Russell
613-695-4727